La vie du cercle « Art et Récréation »
Brève chronique … d’une longue histoire
Le 26 octobre 1913 Jules Rucquoy, premier président du Cercle dramatique, fait approuver un nouveau règlement par l’assemblée générale. Le cercle « Art et récréation » a dès lors une existence officielle.
Malgré la guerre, on continue à monter quelques spectacles, dont les bénéfices permettent d’aider les familles des soldats au front. Dès la fin du conflit, les activités reprennent de plus belle, avec trois, voire quatre soirées théâtrales par saison. La troupe de Mellet se taille de jolis succès, notamment dans le tournoi provincial, dans la salle de l’Eden à Charleroi.
Difficile sans doute de se représenter notre village à l’époque : les voitures et les téléphones sont aussi rares que des «rouchas tchins », le cinéma existe à peine, la télévision n’est pas encore dans les limbes. Pour se distraire, on fréquente les cabarets (ils sont nombreux), on écoute ce qu’on appelle la « TSF », on lit sa gazette … ou on va au « salon Simon », voir et entendre les acteurs qui jouent et chantent, en français le plus souvent d’ailleurs.
En 1938, trois ans après l’adhésion du cercle à la Fédération nationale, Jules Rucquoy pouvait être fier de ses troupes, qui avaient joué une centaine d’œuvres différentes en quelques années.
Pas plus que la première, la seconde guerre n’interrompt pas l’activité théâtrale, branchée sur les soucis du temps : en 1941 par exemple, on joue « Quand i rvéra », une pièce du gosselien Frans Michaux, écrite dans un oflag. Les bénéfices financeront les colis destinés aux prisonniers. Et pour ceux qui sont encore là ou qui sont revenus, la guerre se terminera par des chansons : le dimanche 9 décembre 1945, Art et Récréation présentait « Mossieu Manu », une opérette en trois actes…
Mais le très actif président de l’après-guerre, Valmy Henriet, ne peut pas empêcher la troupe de perdre son souffle et sa voix : de 1960 à 1971, elle va connaître sa traversée du désert, pour « raviker » plus pétillante qu’avant, sous l’impulsion de Gaston Delmotte , de M. le curé René Skilbecq et d’Emile Durieux. Inscrite à la Fédération wallonne, la société dramatique ne jouera plus désormais qu’en patois wallon, et dans un nouveau local. On en profite pour honorer la mémoire de l’abbé Sprumont, le curé de l’époque. Mais la rénovation de la salle paroissiale, quasiment en ruine et abandonnée depuis des années, va engloutir les bénéfices de nombreuses saisons. Il faut admettre que le résultat en valait la peine. On s’épuiserait à citer tous ceux qui ont donné leur temps, leurs bras, leur argent, sans compter …
Le jour de gloire du cercle wallon Art et Récréation arrive en 1979, quand il reçoit le trophée du grand prix du Roi Albert Ier. Tout Mellet soutient sa troupe quand elle joue « Distrûre pou viker », en présence de l’auteur, Marcelle Martin. On peut sûrement voir derrière ce succès la « patte » de Régine Dorzée, qui offrait depuis quelques années déjà ses conseils et son expérience. Un autre grand moment est sans conteste en 1985 l’enregistrement télévisé à Couillet de « El cou Polka », adapté par Emile Lempereur en wallon de Charleroi.
Les résultats pendant presque deux décennies, de la troupe jugée par l’IPEL étaient toujours supérieurs à 95%. Des premiers prix aux tournois de Moustier-sur-sambre ont salué ces très bonnes prestations.
En 1999 la reconnaissance royale nous autorise d’ajouter ROYAL à notre appellation.
Richard DEWEZ assure actuellement la direction et donne une continuité heureuse à notre excellent cercle dans ses superbes locaux.